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Attac78Nord
18 avril 2005

Expulsion d’une famille de la Coudraie

Expulsion d’une famille de la Coudraie

 Vendredi 8 avril à 8h30 du matin à la Coudraie, la porte de la famille B. a été forcée sous le contrôle de la police et d’un huissier. Le logement était vide, le père de famille, pas prévenu, a découvert la chose en rentrant de l’école du quartier où il avait conduit ses deux enfants de 3 et 6 ans.

Cette expulsion est un véritable scandale !

Le jugement d’expulsion date de mars 2001. Une période particulièrement difficile pour la famille puisque M. B., 53 ans, reconnu handicapé à la suite d’un accident du travail, est au chômage depuis cette époque.

Premier scandale : la dette de la famille à l’égard du bailleur est montée jusqu’à 5200 euros. Mais à la suite de remboursements réguliers, elle n’était plus que de 2000 euros, au jour de l’expulsion qui plus est totalement couverts par un arriéré d’APL bloqué par le bailleur lui-même, plus soucieux de trouver des prétextes pour vider le quartier de ses habitants que de recouvrir un arriéré de loyer.

Deuxième scandale : l’expulsion s’est faite au mépris des assurances du bailleur, du sous-préfet et même, tout récemment, d’un conseiller du ministre Borloo qui avaient affirmé à diverses occasions, et à plusieurs reprises par écrit,  qu’il n’y aurait pas d’expulsion à la Coudraie.

Troisième scandale : sous-préfet et bailleur s’étaient engagés à signer des protocoles dits Borloo,. Ces protocoles, institués par la circulaire du 13 mai 2004, autour de laquelle le ministre avait fait une grande publicité, sont des accords d’échelonnement de la dette, avec les familles que les autorités baptisent « de bonne foi » . Mais ni le bailleur, ni le sous-préfet n’ont proposé de signer de protocole à aucune famille de la Coudraie.

Quatrième scandale : les conditions de l’expulsion elle-même. Alertés dès 9 heures, des membres du collectif des habitants de la Coudraie sont intervenus.

Contactée par téléphone portable, la sous-préfecture a d’abord prétendu ne pas être au courant. Ayant réussi à joindre le sous-préfet, absent, la secrétaire générale a ensuite admis qu’il ne devait pas y avoir expulsion.

Mais là, c’est le responsable de l’opération de police sur les lieux qui est bizarrement “ injoignable ” sur son portable et les policiers refusent de prendre la communication avec la sous-préfecture sur le portable d’un membre du collectif .

Puis les policiers deviennent nerveux et brutaux : ils appellent 5 autres voitures, police nationale, BAC, police municipale, en renfort, bousculent violemment une femme et une personne âgée et plaquent contre des voitures un conseiller municipal Vert de Poissy et un membre de l’association Droit au logement, bousculent une journaliste. Puis ils s’en prennent à un autre journaliste : le menacent de porter plainte contre lui s’il raconte ce qu’il a vu, cherchent à récupérer de force ses photos et contrôlent son identité.

Soudain, vers 11 h 30, le commandant de police admet que l’expulsion est suspendue. L’huissier demande à M. B. de le rappeler à 14 heures pour qu’il lui donne les nouvelles clés de son appartement. Policiers, huissier et camions de déménagement chargés, décampent en quelques dizaines de secondes seulement.

Dans l’après-midi volte face des autorités : l’huissier explique au téléphone à M. B. que, tout compte fait, l’expulsion a bien eu lieu. Contactés, les déménageurs lui demandent 300 euros pour lui rendre ses meubles. La sous-préfecture confirme que “ puisque les serrures ont été changées, l’expulsion est effective ”.

M. B. n’a pas eu accès au reste de ses meubles à l’intérieur de l’appartement. Les policiers lui ont interdit de prendre quoi que ce soit pendant le déménagement, même pas des vêtements pour ses enfants. Il ne lui est même pas proposé un logement d’urgence pour sa famille, seulement une chambre d’hôtel pour lui-même. Au soir du 8 avril, la famille est dispersée chez des amis ou des parents.

 Le Collectif des habitants de la Coudraie réclame la

réintégration immédiate de cette famille dans son logement.

Habitants de Poissy apportez nous votre soutien, demain c’est peut-être vous qui serez concernés.
Le Collectif des habitants de la Coudraie

soutenu par la LDH, le DAL, la CGT, le PS, le PC, les Verts, Attac, LO,Vice-président du groupe PRG 78

Contact aux bons soins de la LDH : 06 32 68 01 41 ; Internet : ldh.poissy@free.fr

Contact aux bons soins du Collectif des Habitants de la Coudraie : 06 20 85 20 90 ; Internet: elmas@myki.org    

Poissy, le 14 avril 2005

 Monsieur le S/Préfet s'était engagé à ne pas signer d'ordre d'expulsion sur la Coudraie (Poissy)

Face à une expulsion, considérée, à juste raison, par le collectif de défense de la Coudraie comme abusive le lundi 12 avril 2005 à 14 h, une délégation de 25 personnes s'est rendue à la sous-préfecture de Saint-Germain en Laye.

L'objectif : faire réintégrer la famille dans son logement (expulsée le 8 avril 2005 voir le communiqué de la LDH daté du 11 avril 2005).

 

 Cette délégation comprenait la famille B., et des représentant-es, de l'association des locataires, du D.A.L, de La Ligue des Droits de l'Homme ( sections de Poissy de Saint-Germain, de la Fédération des Yvelines) de la CGT, du PC, des Verts, d'ATTAC, tous membres du collectif. (Moyenne d'âge évaluée 45-48 ans)

 Quelques minutes après l'entrée de la délégation, laquelle avait déplié 4 banderoles, dans le hall d'accueil, Monsieur le Commissaire Divisionnaire de Saint-Germain en Laye lui signifiait qu'elle ne serait pas reçue par Monsieur le Sous-Préfet. Il a demandé à la délégation de quitter le bâtiment.

Devant le refus des membres de la délégation de quitter les lieux, Monsieur le Commissaire Divisionnaire a donné l'ordre à une dizaine de policiers de faire évacuer.

 Au cours de cette intervention violente, Monsieur B., handicapé, a été projeté à terre, les services de secours des pompiers ont dû être appelés, plusieurs membres de la délégation ont été, avec force, plus que bousculés plus spécifiquement une femme de 70 ans, deux hommes de 60 et 48 ans.

 

 A 15h45, heure de fermeture des locaux, la délégation ne comportant plus que 15 personnes, réfugiée sur le perron la S/Préfecture, a été expulsée en dehors des grilles de la S/Préfecture sous l'oeil plus que vigilants de 34 policiers venus en renfort et avec ordre du Commissaire divisionnaire de procéder sans violence et respect.

 La délégation reste sur le trottoir. Après de fortes négociations téléphoniques en fin d'après-midi, Monsieur le Sous-préfet a accepté de recevoir quatre personnes.

La discussion d'une heure, a abouti sur la reconnaissance par Monsieur le Sous-Préfet des faits suivants :

 - La décision d'expulsion de la famille n'était pas justifiée,

 - La reconnaissance de la bonne foi de la famille B. ,

Pour son relogement, la famille, sans moyen de locomotion, se voit proposer un hébergement provisoire en hôtel, à 15 Km de leur ancien logement et de l'école des enfants, (2 bus et un train sont nécessaires). Monsieur le Sous-Préfet s'est engagé à contacter France Habitation, le bailleur, afin de trouver une solution de relogement définitive.

 La Ligue des Droits de l'Homme dénonce le recours à la force publique complètement injustifiée contre une délégation venue réclamer l'application des droits reconnus à la famille B.

Dénonce le relogement provisoire en hôtel, de surcroît dans de telles conditions, alors que cette expulsion est abusive.

 Elle espère que les engagements pris par Monsieur le Sous-Préfet permettront le rétablissement très rapide de la famille B. dans ses droits et la réintégration dans son logement à La Coudraie, solution qui est la seule envisageable pour cette famille très perturbée par ces événements. L'ensemble du collectif, dont la LDH, continuera a soutenir fermement cette famille

Anne Laforgue, présidente de la section de Poissy

Pascal Lévèque, président de la section de Saint-G la S/Pref ermain en Laye

Michel Roux, président de la fédération des Yvelines

 


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