message du DAL
Paris, vendredi 2 septembre 2005
Manifestons massivement Samedi 3 septembre 2005
à 15h30 à Paris - M° Quai de la Gare
A l'appel d'une quarantaine d'organisations
Après les incendies meurtriers qui ont durement frappé la communauté
africaine et les mal-logés, sur fond de crise grave du logement,le
gouvernement agit. Il expulse médiatiquement les habitants de deux
immeubles occupés par des familles sans logis,le jour de la rentrée
scolaire, soit disant pour sécurité défaillante.
Or les familles de la rue de la fraternité, qui devaient être
relogées dans les prochaines semaines, se sont organisées. Comme de
nombreuses autres dans les taudis parisiens, pour prévenir de nouveaux
incendies, elles se munissent d'extincteurs, font des veilles,des tours
de garde, des exercices de simulation et d¹évacuation, et créent une
sortie de secours..
Ce matin, Rue de la Fraternité, la police a tenté de
faire rentrer de force dans leurs camions les familles expulsées pour
les emmener à l'hôtel.
Les habitants du quartier ont été chargé par la police et finalement
les familles ont été refoulées sur la place du Danube. Elles se sont
depuis réfugiés dans le square de la Butte du chapeau Rouge.
Rue de la Tombe Issoire, les expulsés qui à la suite d'un arrêté de péril avaient refait à neuf le circuit électrique, ont accepté les hôtels de tourisme en banlieue, après avoir reçu de la police de fausses promesses de relogement.
La répression et la stigmatisation des personnes les plus exposées à la crise du logement c'est la grosse ficelle pour éviter de prendre des mesures de lutte contre la spéculation immobilière, la flambée des loyers, la marchandisation du logement social et en règle générale contre la crise du logement.
Hier, le premier Ministre a annoncé la réservation du terrain des Batignoles pour les classes moyennes et les étudiants. Pour les mal-logés, c'est le retour aux cités de transit dans des zones de relégation, gérés par la SONACOTRA, bien connue pour son incompétence à loger des familles avec enfants. La grande majorité des habitants de ces taudis ne sont d'ailleurs pas des squatters, mais des locataires aux mains des marchands de sommeil.
Conscients de l'intention du gouvernement à poursuivre les expulsions, à stigmatiser les squatters et les victimes des incendies, au lieu d¹organiser leur relogement, nous dénonçons ce recours à la violence médiatisée qui a pour objet de dresser les gens les uns contre les autres.
Nous appelons à faire barrage à cette stratégie perverse, à la
solidarité avec les expulsés, les expulsables, les sinistrés, les
habitants de taudis.
Nous exigeons une politique du logement pour tous et toutes sans exclusive.